Reprenons
Soit cette photographie aux étranges aspects. Soit une interrogation. Soit la réponse.
Leçon: Apprenons à cuire des pâtes et faire des photos aux étranges aspects.
Mettre de l'eau froide salée dans une casserole. Y ajouter 2-3 cuillères à soupe d'huile d'olives afin qu'à la cuisson les
pâtes ne collent pas entre elles. Ca, c'est pour cuire les pâtes. Si l'on veut prendre des photos aux étranges aspects, il
suffit d'inverser les étapes. Non, je n'ai pas écrit qu'il fallait mettre une casserole d'eau froide salée dans deux cuillères
à soupe d'huile d'olives. Ce qu'il faut faire, c'est mettre l'huile dans l'eau froide NON salée puis ajouter le sel. Celui-ci,
s'il est fin, entourera les gouttelettes d'huile qui, alourdies, iront se déposer au fond. Le résultat est là.
Où va le monde, je vous l'demande. S'il est une chose que j'excècre, outre les jésuites et les hordes de cyclistes vêtus
comme au carnaval avec leur demi noix de coco sur la tête, c'est d'avoir de la monnaie plein mes poches. Aussi, l'une
des premières choses que je fais quand je rentre "des courses", c'est de déposer la menue monnaie dans une bouteille.
Une fois remplie, je vais l'apporter à la banque. On transvase dans un sachet ad hoc puis mon compte est crédité de
la somme contenue dans la bouteille moins 20 euros pour la manipulation, le comptage...etc. Là, pressentant que
l'expédition que je vais mener va me coûter bonbon, je décide ce matin d'empocher la monnaie et, guilleret, je m'en
vais au magasin, cabas vide, afin de l'y remplir. Un étudiant est à la caisse n° 10, celle que j'utilise toujours, dite
"caisse express". C'est mon tour. Quarante-trois euros et vingt-six cents (c'est pour deux jours à manger plus un
paquet de lessive, du fil dentaire et deux tubes de dentifrice - tant qu'à faire puisque j'étais dans le rayon "soins du
corps"). Je dépose la monnaie: 2 tas de 10 pièces de 1€; 4 tas de 10 pièces de 0,5€, 3 pièces de 1€; 1 pièce de
vingt cents; une pièce de 5 cents; une pièce de 1 cent. Et je dis, tout sourire au gamin: "voilà le compte juste". Il
paraît affolé. Commence à compter, se perd, s'embrouille, prend un morceau de papier, aligne les chiffres (la file,
derrière moi, s'allonge... j'entends des murmures de mécontentement). Le gamin note. 10, 10... me regarde, pres-
que les larmes aux yeux. "Vous n'y arrivez pas?". Son regard devient implorant. "Non", dit-il. "C'est bon, dis-je en
ré-empochant la monnaie, je paye avec ma carte". J'ai cru qu'il allait appeler une ambulance ou, à tout le moins,
un vendeur qui avait son badge de secouriste. Cette histoire est rigoureusement authentique.