Messe
Puisque Paris vaut bien une messe, que dire de l'oncle de ma camarade? Il vivait depuis toujours à Anvers (Antwerpen, pardon!). Il était flamand. Un peu avant la guerre de 1940, une grande partie de cette famille à émigré à Spa, dans les Ardennes wallonnes. L'oncle est décédé la semaine dernière. Une absoute, qui dure 1/4 d'heure, a été célébrée, en flamand, dans une église d'Anvers. Chaque chose ayant son coût, la famille devait s'acquitter d'un, disons, "droit d'absoute",laissé à discrétion... Le minimum étant de 20 euros! Cette question fut posée à l'officiant, maître des prières, deux jours auparavant: "Pourriez-vous, pour la famille francophone, dire quelques mots en français"? Réponse du bonhomme de Dieu: "Certes, certes, mais pour cela vous devrez alors vous acquitter d'un droit de 450 euros" (Oui, vous avez bien lu: quatre cent cinquante!). On savait la Belgique un petit pays. Ben là, je la trouve petite, petite, petite. A moins que... pour dire, en français, toutes les conneries que l'on entend généralement lors de ces cérémonies, le représentant de notre seigneur qui créa le ciel et la terre, aurait dû faire appel, en urgence, à un traducteur! Cela dit, ayant quelques notions de flamand, j'aurais pu le faire. On ne me l'a pas demandé. Je me suis donc abstenu. La famille francophone ayant refusé de payer une telle somme, elle n'a rien compris. Ce qui, sans aucun doute, était beaucoup mieux. Puisque je parle de religieux, j'en reviens à ma personne. Ma famille paternelle comptait en son sein un missionnaire de Scheut. Il fut envoyé prêcher la "bonne" nouvelle aux Tibétains, vers 1940. Il devînt recteur de l'université de Pékin puis, torturé par Mao lui-même, pour espionnage à la solde du Vatican (Il a relaté ses tortures dans un bouquin "Aveux spontanés"... qui n'existe plus). Aussi une tante Tine, que nous pouvions visiter dans son couvent une fois par année, dans un parloir. Nous ne voyions d'elle qu'une toute petite partie de son visage...et encore: derrière une grille de confessionnal. Aussi un cousin, François, curé d'une paroisse près de Liège. Vers la cinquantaine, il ôta soutane et se maria, au grand dam de cette famille. Mon père lui-même, en tant qu'aîné, était voué à la prêtrise, comme le voulait la tradition familiale. Quand il avait sept ans, lors de sa première incursion à la mer du Nord, il était affublé de lunettes de soudeur enduites de savon vert afin qu'il ne puisse voir les femmes en maillot! Las, il est tombé amoureux de celle qui deviendra ma maman - qui fut toujours rejetée car elle avait séduit un éventuel futur pape. Tiens, voilà que je me rends compte que j'écris, de façon amusante pour moi, des péripéties indiscrètes. Cela m'amuse car c'est tellement loin, pour moi! Et tellement idiot. Mais ouf! J'ai survécu à la fin du monde.