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Au presque quotidien
22 décembre 2012

Messe

Puisque Paris vaut bien une messe, que dire de l'oncle de ma camarade? Il vivait depuis toujours à Anvers (Antwerpen, pardon!). Il était flamand. Un peu avant la guerre de 1940, une grande partie de cette famille à émigré à Spa, dans les Ardennes wallonnes. L'oncle est décédé la semaine dernière. Une absoute, qui dure 1/4 d'heure, a été célébrée, en flamand, dans une église d'Anvers. Chaque chose ayant son coût, la famille devait s'acquitter d'un, disons, "droit d'absoute",laissé à discrétion... Le minimum étant de 20 euros! Cette question fut posée à l'officiant, maître des prières, deux jours auparavant: "Pourriez-vous, pour la famille francophone, dire quelques mots en français"? Réponse du bonhomme de Dieu: "Certes, certes, mais pour cela vous devrez alors vous acquitter d'un droit de 450 euros" (Oui, vous avez bien lu: quatre cent cinquante!). On savait la Belgique un petit pays. Ben là, je la trouve petite, petite, petite. A moins que... pour dire, en français, toutes les conneries que l'on entend généralement lors de ces cérémonies, le représentant de notre seigneur qui créa le ciel et la terre, aurait dû faire appel, en urgence, à un traducteur! Cela dit, ayant quelques notions de flamand, j'aurais pu le faire. On ne me l'a pas demandé. Je me suis donc abstenu. La famille francophone ayant refusé de payer une telle somme, elle n'a rien compris. Ce qui, sans aucun doute, était beaucoup mieux. Puisque je parle de religieux, j'en reviens à ma personne. Ma famille paternelle comptait en son sein un missionnaire de Scheut. Il fut envoyé prêcher la "bonne" nouvelle aux Tibétains, vers 1940. Il devînt recteur de l'université de Pékin puis, torturé par Mao lui-même, pour espionnage à la solde du Vatican (Il a relaté ses tortures dans un bouquin "Aveux spontanés"... qui n'existe plus). Aussi une tante Tine, que nous pouvions visiter dans son couvent une fois par année, dans un parloir. Nous ne voyions d'elle qu'une toute petite partie de son visage...et encore: derrière une grille de confessionnal. Aussi un cousin, François, curé d'une paroisse près de Liège. Vers la cinquantaine, il ôta soutane et se maria, au grand dam de cette famille. Mon père lui-même, en tant qu'aîné, était voué à la prêtrise, comme le voulait la tradition familiale. Quand il avait sept ans, lors de sa première incursion à la mer du Nord, il était affublé de lunettes de soudeur enduites de savon vert afin qu'il ne puisse voir les femmes en maillot! Las, il est tombé amoureux de celle qui deviendra ma maman - qui fut toujours rejetée car elle avait séduit un éventuel futur pape. Tiens, voilà que je me rends compte que j'écris, de façon amusante pour moi, des péripéties indiscrètes. Cela m'amuse car c'est tellement loin, pour moi! Et tellement idiot. Mais ouf! J'ai survécu à la fin du monde.           

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Commentaires
M
Plus sérieusement sur cette question des langues en Belgique, je lisais que l'article 30 de la Constitution fédérale précise que l'emploi des langues usitées en Belgique est facultatif et ne peut être réglé par la loi qu'en ce qui concerne les actes de l'autorité publique et les affaires judiciaires. Et donc que l'emploi des langues dans les relations commerciales et privées n'est pas sujet à une réglementation spécifique... Nous avons du mal, en France, à mesurer ces antagonismes <br /> <br /> linguistiques, tant l’État-Nation a réglé le problème une fois pour toutes. Il n'en reste pas moins que le nationalisme flamand fait froid dans le dos. Quant à l'utilisation commerciale ici soulignée, je n'ai même pas envie de la qualifier...
M
Fils d'un pape belge, on boufferait du curé à moins ! :)
J
Si vous saviez comme, depuis ce temps décrit plus haut, je ne bouffe pas du curé: je le dévore, à pleine des dents qu'il me reste... Je les hais. Je les vomis. Mais bon! Cela reste à l'intérieur de moi. Puis, l'âge venant, j'ai accepté que "des gens" se plient à une volonté autre que la leur pour se sentir heureux.
S
A l'inverse, je fus élevée par un hussard de la République. Chaque jour que Dieu fait, on "bouffait du curé" chez nous. Pour moi, ni baptême, ni communion, ni rien. J'étais la marginale du village. Un jour, je m'enfuis de chez moi (j'avais huit ans) pour rejoindre les copains au patronage où ils rigolaient beaucoup plus que chez moi (ciné, feux de camp et tout le saint-frusquin). Mon père me ramena à grands coups de pied dans le derrière et je pris ce jour-là une raclée épouvantable. Plus tard, beaucoup plus tard, je passai à la fac un certificat d'histoire comparée des religions pour la seule raison qu'il y avait certaines oeuvres littéraires, cinématographiques ou autres que je ne pouvais pas comprendre sans un brin de cette culture-là. Et je m'en suis tenue à cela.
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