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Au presque quotidien

6 avril 2015

Le jour sans balançoire

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25 mars 2015

La paix

Nous avions la paix; et le temps avançait lentement comme une limace.

Hans Henny Jahnn "Les cahiers de Gustav Anias Horn". Dernière phrase du Tome 1

19 mars 2015

Six semaines

C'était le 1er février dernier. Je vous faisais part de mon départ vers cette montagne inconnue, ardue

mystérieuse. Après une marche d'approche relativement aisée (quelques moraines glaciaires, deux

ou trois coups du sort - ce sac tombé dans le torrent, cette tente envolée vers des cieux plus cléments,

une tempête dans ma tête - y vais-je, n'y vais-je pas? -), je suis arrivé au camp de base. Ce camp sert

au repos, grâce au confort qui se bâtit là durant la période d'acclimatation. Les porteurs qui m'avaient aidé

jusque là sont retournés dans leurs villages respectifs, me laissant souriant et seul, assis sous le gros bloc

de roche qui m'abritera ces semaines, ces mois, ces années peut-être. La vallée est face à moi, si lente,

si lointaine, si absente dorénavant. Je n'entends plus sa rivière: quelques oiseaux seulement et la glace

qui craque. Je ne m'affaire pas, non. Je range, j'applaudis, je regarde. Souvent, je me retourne et vision-

ne ce qui m'attend. Je palpe des yeux ma montagne et m'oblige à l'oublier. Mon barda m'effraye tant il

est imposant. Une semaine déjà que je suis ici. Une semaine que je dois partir là. Je tergiverse, j'hésite.

A la loterie de la vie, j'ai gagné un bon à valoir sur le doute. Celui que demain me réserve, celui d'un

autre jour et ainsi de suite. Je dois y aller: elle m'attend. J'ai le pied ferme et le moral plus léger que

l'estomac. Le premier pas sur la première pente de neige, le premier geste, le premier toucher sont

des signes qui ne me trompent pas: ça ira. Je chantonne un air rapide, juste pour entraîner mes poumons

à l'essoufflement: J'vous parle de ça, j'avais neuf ans, j'allais à l'école chez les grands enfin "grand" j'dis pas ça

pour moi pasque moi faudrait des échasses un truc que j'ai jamais pu faire c'est lâcher la main à ma mère pour

tenir celle du temps qui passe (Michel Jonasz, Un chausson aux pommes).

Y a rien de tel pour mettre de la distance entre la tête et le crampon. Dans ma tête aussi, le bruit des

feuilles d'arbres qui  n'existent pas. La pente est si raide, si abrupte que je ne devine pas encore le ciel qui

surplombe le sommet. Sept heures que j'avance. Une rupture de pente, une crevasse: l'endroit idéal pour

le camp 1. J'installe la tente. Et je me tais, désormais. Je reste seul dans l'aventure de l'écriture. Je ne me

ronge pas les sangs: un autre s'en charge qui alourdit mon sac.

Si je vous en ai fait voir de toutes les couleurs, je suis un arc-en-ciel, entre le soleil et l'eau.(Anonyme)

Il est bien connu, d'ailleurs, que l'un des moyens de parvenir à la connaissance de soi est de construire un

labyrinthe qui vous ressemble (André-Pierre de Mandiargues).

Je vais prendre soin de moi, dans ma montagne verte et jeune...heu...jaune.

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15 mars 2015

printemps

"Tulipe " vient du persan "dul-i-ban, turban". Voici donc le premier turban éclos ce matin. Joyeux printemps!

 

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10 mars 2015

J'en ai profité, du temps...

Ce n'est que le début; je vais continuer le combat.

La mémoire de l’ombre

Paul quitta la route nationale quand il lut, sur la plaque indicatrice, les mots qu’il avait en mémoire depuis trois mois maintenant : Le bon sommeil  4.

« Plus que quatre kilomètres », se dit-il.

Il éteignit - déjà ! - ses feux de croisement. Les rayons de lune, filtrés par la forêt, et la réverbération de ses petits phares sur les flaques d’eau donnaient une luminosité suffisante pour deviner le chemin, sans trop de risques. Paul ralentit, cependant. Il lâcha le volant et se frotta les paupières, un peu pour s’ébrouer de l’apathie qui l’envahissait malgré la fébrilité qu’il sentait poindre.

Il ne reconnaissait pas les lieux qu’il croisait. Sauf cette petite chapelle dédiée à Sainte Anne devant laquelle il s’arrêtait à chacun de ses passages pour fumer une cigarette, faire le point en marchant un peu, les mains dans les poches, les épaules basses, des questions plein la tête. Il faisait trois fois le tour de la chapelle, se rappelant qu’il devait contourner un buisson de roses sauvages, à l’angle arrière gauche, auquel il s’était égratigné la première fois. La porte du bâtiment était close : un cadenas de la nouvelle génération unissait les maillons d’une chaîne qui scintillait sous la lueur de la flamme du briquet que Paul approchait de la fenêtre. Il aurait tant voulu savoir à quoi ressemblait cette Anne-là ! Son briquet n’éclairait que son oreille.

« Il faudra que je vienne pendant la journée, si je veux connaître son visage », se promit-il car il ne doutait pas qu’une icône représentant Sainte Anne trônât quelque part à l’intérieur.

« A moins que je ne prenne une lampe de poche, la prochaine fois. », conclut-il en se rapprochant de sa voiture. Il eut un mouvement d’hésitation, comme chaque fois.

Il posa ses deux mains sur le toit de l’automobile et regarda ses pieds, entre ses bras.

Seul le souffle du vent accompagnait sa respiration lente, équilibrée. Paul se parut calme. Il n’avait répondu à aucune des questions qui s’entassaient en un tel magma dans sa tête qu’il ne se les formulait même pas : elles vivaient en vrac. Il ne parvenait pas à les ranger dans les tiroirs de ses différentes émotions. Sa détermination à mener à bien son projet submergeait tout obstacle moral ou physique. Il sautait par-dessus les erreurs, les doutes, les tergiversations. Il n’en tenait pas compte mais elles étaient bien présentes, comme les oublis dont on se souvient quand il ne le faut pas.

            De la pointe du pied, il évalua la pression d’air dans le pneu arrière droit. Cela n’avait d’autre importance que de faire ce geste-là, à ce moment, un soupir du pied avant de se dire qu’il était temps d’y aller s’il ne voulait pas rater le début de sa nuit.    

            Il prit pourtant le temps d’aspirer profondément une dernière bouffée et de la rendre à l’air après qu’elle eût été nettoyée de ses polluants par ses poumons.

            Un hibou le survola. Il écrasa son mégot qui grésilla au contact de la terre humide. Il n’était pas trop tard encore. Il n’avait plus que deux kilomètres à rouler avant d’arriver. Il n’alluma aucun phare malgré l’étroitesse et la sinuosité de la route.

Il roula silencieusement, en troisième légère. Des tas de troncs d’arbres étaient empilés sur les côtés. Il approchait. Le mur d’enceinte, effondré à l’angle, lui apparut.

Il décéléra plus encore, chercha son coin de parking et stoppa net quand il arriva au niveau de l’échancrure du mur de pierres avalé par les lierres, les sureaux, les fougères et les ronces. C’était là.

C’était à cet endroit précis que sa vie avait basculé, un jour du mois dernier, le 15 avril à 21h27.

Il fit le moins de bruit possible en posant des gestes, même futiles – comme celui de prendre ses jumelles dans la boîte à gants. Il enleva ses chaussures de ville, enfila les bottes qu’il avait achetées quelques jours après l’évidence. Il posa les mains sur le volant, entra la tête au plus profond de ses épaules, grommela quelque chose qui ressemblait à scrogneugneu en se secouant puis il n’en put plus.

D’un mouvement brusque, il s’évada de son automobile, traversa la route, pénétra dans la propriété. La lune jouait à saute-moutons avec les nuages. Paul n’était plus très souple. Il trébucha maintes fois en traversant la prairie (Autrefois sans doute cet espace était une pelouse arborée : de vieux troncs, écorcés par des brebis et des chèvres, le prouvaient). Il avançait comme un espion ou un gangster, plié en deux, à petits pas vifs, interrompant sa course derrière chaque reliquat d’arbre. Il se sentait appelé par cette lumière, là, au second étage. L’odeur de la campagne (L’herbe de mai, les crottillons, l’humus, les premiers arômes) lui faisaient oublier l’eau de toilette dont il s’était couvert. Il se dirigea vers l’angelot de la fontaine, presque au pied des marches menant au perron. Il distinguait maintenant les ampoules du lustre qui éclairait la chambre là-haut. Le chérubin ailé auprès duquel Paul avait pris place était armé d’un arc. Il soufflait dans une corne d’abondance de laquelle s’échappait avec peine un goutte à goutte d’un eau agaçante qui perturbait, par son impact avec le sol, l’attention de Paul. Flic-floc, flic-floc, flic-floc. Paul se retourna brusquement: un chien venait d’aboyer, au loin. Le moindre bruit, dans ce silence, faisait l’effet d’un tintamarre de fanfare carnavalesque. Paul en avait pour des heures, il le savait. Ce qu’il ignorait, c’était le véritable pourquoi de sa présence. Sa question préférée - il la ressassait envers et contre toutes et tous – ne tenait qu’en quelques mots faciles :

Mais qu’est-ce qui me prend ? Il pouvait chercher, fouiller, trifouiller, tripatouiller, rien ne justifiait à ses yeux sa présence accroupie aux pieds d’un angelot de plâtre, ce soir-là comme les deux autres soirs. Rien, sinon la curiosité, peut-être l’envie. Pas encore l’espoir, en tout cas pour l’instant.

            Une autre fenêtre, au premier étage cette fois, s’éclaira. Déjà immobile, Paul se tétanisa : le cône de lumière l’atteignit en plein. Il fut ébloui, un très court moment. Une ombre passa devant les rideaux légers de la pièce. Une ombre petite, rapide. Paul ouvrit l’étui de cuir, sortit les jumelles et regarda les fenêtres qui, les unes après les autres, s’éclairaient, s’éteignaient, mouraient, se ranimaient. Paul poursuivait les lumières, toujours avec un temps de retard. L’ombre noire passait, passait, passait.

Lui regardait, épiait,  le souffle court, les doigts serrés sur chaque lorgnette de ses lunettes d’approche.

            C’était chaque fois le même scénario : il ne faisait que deviner ce qui se cachait derrière l’ombre.

            Ce soir-là, il se jura que plus tard, il aurait l’audace. Il s’était déjà dit cela, la fois précédente mais il s’était fait faux-bond. Cela ne lui arriverait plus. Promis.

Sagement, il regagna sa voiture, démarra en douceur et rentra chez lui. Il était 22h30 et, oui, c’était à cette heure-là qu’il rentrait et oui, il en avait assez des surcroîts de travail qu’on lui imposait, surtout pour le salaire qu’il recevait et oui, il préférerait passer la soirée avec sa femme et leurs enfants, le chien, la télévision, la prise du sèche-linge à réparer et l’ordre à mettre dans le garage. Oui, il préférerait tout cela

à son travail idiot, non valorisant. Quand parviendrait-il à trouver du temps pour tondre les cinq cents mètres carrés de pelouse ? Il n’en savait rien. Et quand ferait-il

enfin ! - la demande pour un raccordement à Internet ? Il n’en savait rien. Et quand ceci ? Et quand cela ? Il n’en savait rien, nom de dieu ! Il n’avait plus qu’une mémoire : celle de l’ombre. Depuis un mois maintenant, il en était hanté. Rien n’avait plus d’importance que cette course au Bon sommeil. Ce soir-là, comme à peu près tous les soirs, Paul s’endormit avec, dans son dos, le dos de sa femme qui, elle, lut avant d’éteindre la lampe qui était au chevet de leur maladie.

 et puis encore, pourquoi pas...allez Cléanthe, des noms!

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1 mars 2015

Etapes

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et aussi, en vrac: Treize mille jours moins un de Didier da Silva; Reconnus, Yves Robert; La géométrie fractale, Maria Isabel Binimelis

Bassa; L'esprit de solitude, Jacqueline Klein; Vie des hauts plateaux, Philippe Annocque; Expo 58, Jonathan Coe; En face, Pierre Demarty;

Autour du monde, Laurent Mauvignier; L'écrivain de famille, Grégoire Delacourt; Le bonheur national brut, François Roux; Elle marchait sur

un fil, Philippe Delerm; La théorie des jeux, Jordi Deulofeu; Troisièmes noces, Tom Lanoye; Encore des nouilles, Pierre Desproges; La nuit

juste avant les forêts, Bernard-Marie Koltès; Au lieu du péril, Luba Jurgenson; L'île du Point Némo, Jean-Marie Blas de Roblès; La passion

de la méchanceté, Michel Onfray; Glose, Juan José Saer; Le Navire de bois, Hans Henny Jahnn; Aventures du Général Francoquin au pays

des frères Cyclopus, Yak Rivais.

Encore dix avant d'avoir épuisé mes réserves.

Et dire que je n'ai pas regardé "The Voice" mardi dernier...

Elle est pas belle, la vie?

26 février 2015

Responsable?

Préambule: jamais ce qui va suivre ne serait sorti de mes tiroirs à courriers classés si, près de quatre années

plus tard - la semaine dernière - je n'avais reçu une lettre d'insultes bien chatoyantes.

Le 5 janvier 2011, je recevais ceci, émanant de la librairie Fosse, de Paris. Je promets et jure que je ne modifie

absolument rien, ni virgule ni point.

Madame, Monsieur,

En 1973, Jean Raspail publiait le Camp des saints, roman qui deviendra un phénomène d'édition en devenant

la source d'un débat de société, où partisans et opposants, transcendant les clivages politiques interprèteront à

l'infini les pages de ce livre.

Ce formidable roman, qui devrait comme le disait Jean COCTEAU pour d'autres textes; " nous hérisser les

cheveux de points d'interrogations", continu de faire parler de lui. Alors, l'auteur et son éditeur d'origine,

Robert LAFFONT, conscients de la nécessité de poursuivre le débat, ont décidé de rééditer ce texte en le complétant

d'une importante préface de Jean RASPAIL écrite pour l'occasion.

L'écrivain et l'éditeur nous ont fait l'honneur à cette occasion de nous confier la diffusion d'une édition de luxe

pour ce livre dont la première édition en 73 comprenait déjà quelques très rares grands papiers qui firent le

bonheur de trop rares bibliophiles.

Nous avons donc le plaisir de vous proposer en priorité par souscription l'un des 80 ex sur beau papier, superbe

édition de luxe.

Si vous êtes donc intéressé il convient de remplir, dès à présent, le bon ci-dessous et d'y joindre un chèque de 280

euros (port inclus) établi à l'ordre de la librairie Fosse, le livre, publié en février, sera suivi des éditions de luxe

qui elles seront adressées en mars 2011.

Faîtes vous plaisir, honorez un grand écrivain et pariez sur son entrée dans le monde de la bibliophilie

en étant l'heureux propriétaire de ce qui deviendra bien vite une rareté bibliophilique.

Dans l'attente de vous lire, croyez, Madame, Monsieur, à l'expression de notre considération distinguée.

Eric Fosse

Nom:... Prénom:...Adresse de livraison:...

Nombre d'exemplaire commandé:... x 280 euros soit:...

Sans doute quelques semaines plus tard, j'adresse un courrier à ce monsieur pour le remercier de son offre

et lui faire part, gentiment quand même, du manque de confiance que soulevaient en moi les innombrables fautes de

français qui maculaient son texte.

Puis j'ai reçu une lettre de  qui, en gros, me demandait de me mêler de ce qui me regardait, qu'il n'en avait rien à

foutre de prétentieux de mon genre, qu'il était là pour vendre des bouquins (sic) et que voilà quoi (je vous passe le

moins intéressant).

Qui c'est qu'a dit Sauvons les libraires ? Il avait raison... mais il en est un que je ne sauverais pas, si d'aventure

il me tendait la main.

25 février 2015

Toujours pas le temps

Alors, je joue au dentiste, fraisant des pattes et des nombrils de chouette...

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22 février 2015

Pas le temps

Morte pour des idées (Jacques Bertin) Sur une exposition concernant la répression en Turquie, Juin 1973

Ce qui frappait sur les photos c'était la beauté de ces gens

Ils disaient: nous sommes passés de l'autre côté des tortures

Comme si on nous avait choisis pour nos visages de gisants

 

L'un d'eux disait: j'étais heureux et les filles m'aimaient

Quand je riais mon rire on l'entendait dans le ciel de Turquie

Il allait se confondre avec celui du vieux Nazim

Et nous étions de connivence: le poète et le jeune homme séduisant

 

Sur la photo voisine il y avait une jeune fille

Elle disait: je m'appelle Ulker et je suis belle

Comme les soeurs aînées des enfants amoureux

 

Je n'étais pas préparée pour la lutte ni pour la torture

Je traversais la vie dans mon corsage blanc

Comme un avion dans le ciel bleu, comme un rire entre mes parents

J'étais aimée d'une dizaine d'étudiants

 

Tu étais faite ainsi pour témoigner de l'autre rive

Pour que le visiteur s'arrête devant ta photo

Mon Dieu, se peut-il que ce visage radieux ait tant souffert

 

La jeune fille sur la photo répondait:

J'étais heureuse et je n'étais pas préparée

J'étais fière et dans ma démarche il y avait l'amour

Et puis quelqu'un m'a dit d'arrêter, j'ai continué, c'était là

 

Je n'ai jamais cessé de faire des choses naturelles

Je suis venue au rendez-vous conduite par mon sourire seul

Un jour j'ai souffert et je suis morte, voilà.

 

Le visiteur reste longtemps devant ton visage et ton nom

Lorsque viendra mon tour je ne sais pas si j'aurai le courage

Maintenant que tu es entrée dans le coeur douloureux des livres

Le visiteur t'emporte avec son inquiétude à tout jamais

 

16 février 2015

Symbole

Vu ce slogan recouvrant une grande publicité: "A la St-Valentin, faites l'amour, pas les magasins".

Quand elle m'a demandé, la voix chevrotante, l'oeil allumé, les mains tremblantes et suppliantes, les jambes fla-

geolantes et le cheveux défait (tiens! un alexandrin.): "Et nous, qu'est-ce qu'on fait, m't'chou?", j'ai répondu:

"des lardons, patate!". La preuve:

 

Coeur 1

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