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Au presque quotidien
1 janvier 2013

Je devenais fou

Le devenais-je ou l'étais-je déjà depuis longtemps? Je suis fou des mots. N'avais-je d'ailleurs pas écrit, dans les années 1970: "Mon équilibre atteindra celui des oiseaux de proie"? Je devins fou des morceaux de bois, y trouvant, grâce à mes mains, aux ciseaux, aux goujes, les mots que les mots ne savaient pas dire. Le bois me parlait et j'entretenais avec lui une sensualité que ma pudeur m'interdisait de traduire sur papier. Pourtant, je pouvais écrire des textes d'une violente sexualité. Cest textes sont restés impubliés car, à mon avis, impubliables. Le bois et ma relation avec lui sont là. J'ai arrêté ses scupltures lorsqu'une dame - dont j'entretenais le jardin - non secret (Je taillais ses haies et tondais sa pelouse - gardez pour vous les images possibles et grivoises) me demanda de lui fabriquer un espace "zen" (sable blanc, cailloux blancs, bambous verts... et une sculpture). Je venais de terminer celle qui suit, en photo. J'ai arrêté, ce jour où je lui ai amené ce truc et qu'elle m'a demandé combien elle me devait. Qu'en savais-je? J'ai compté mes heures de travail, pas plus que celles d'un jardinier. Elle m'a traité de con (plus gentiment). Son jardin est très beau. Et mes bois sont toujours là. Elle doit avoir 75 ans. Son mari ne m'aime pas. L'art (!) n'a pas d'âge. 

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Commentaires
M
Un bémol ou une précision : un commentaire, c'est souvent l'occasion d'éclaircir ses propres idées sur une question. Je dis ça parce que parfois ça a une allure pontifiante, et ce n'est pas voulu. ça dit juste qu'il n'est pas donné à chacun d'écrire ou d'avoir de l'humour :)
M
La cotation d'un artiste est en principe le reflet des ventes dans les Galeries, Salons, Ateliers. C'est l'artiste lui-même qui fixe sa cote. Il me semble que lorsqu'on a travaillé, donné de soi tout ce qu'on pouvait, il ne faut pas hésiter à demander à quelqu'un qui a un coup de cœur pour l’œuvre, un prix qui ne dévalue pas le travail, qui respecte sa valeur.<br /> <br /> Après, tout est possible. Sauf la spéculation éhontée autour des grands noms. Mais c'est un autre problème.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui m'a toujours sidérée, c'est comment le texte n'est pas traité comme une autre œuvre d'art. Là, ce sont vraiment les ventes qui sont déterminantes. Du point de vue du fric, pas de la valeur de l'écrit, bien sûr.<br /> <br /> Mais au-delà de ça, quand je vois qu'un bouquin de Christian Gailly, ou d’Éric Chevillard, ou d' Eugène Savitzkaya est vendu autour de 15 euros, alors que des merdes de best-sellers sont vendues 22 euros, je me dis qu'on marche sur la tête.
S
Vous décrivez bien là les sensations de l'amoureux de la sculpture sur bois. Les dames qui viennent chez moi et voient les sculptures de mon mari les caressent longuement. Parfois, je me demande.... Et c'est vrai qu'un sculpteur sur bois ne peut pas compter ses heures. Il n'en a aucune idée. Il revient cent fois sur le métier. Oui, la dame a un joli jardin....
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