Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au presque quotidien
2 juillet 2014

Etrange et gêne

Je hais, vomis et excècre (et plus si non-affinités) le fait d'entrer dans un magasin de fringues, de chaussures, bref, de tout ce qui concerne le vêtissement (l'abêtissement?). Raison pour laquelle je n'y mets jamais les pieds - sauf pour l'achat de mes chaussures de travail, je l'admets. Combien de fois n'ai-je pas entendu, de la bouche de différentes compagnes (ou de la même, peu importe): "Il te faudrait de nouvelles chaussettes (ou slips ou chemises ou pulls ou pantalons...au choix), sais-tu, chou". Je réponds toujours: "D'abord les choux sont nus (ou fleurs ou cabus, ou rouges ou verts ou blancs ou pins ou brocolis ou de Bruxelles...au choix) et n'ont besoin de rien tout comme moi. J'ai tout ce qu'il me faut".
Souvent, elles arrivent (pas toutes à la fois, hein!) quelques jours plus tard avec cette phrase qui devrait ne pas exister:"Je t'ai acheté ceci. Essaye-le (la, les)". Essayer des vêtements est une torture physique et mentale, un calvaire, un châtiment, un martyre, un supplice, une vraie douleur (oui, je possède un dictionnaire des synonymes!). C'était hier. Elle me dit que j'ai besoin de chaussettes, qu'il y en a de très bon marché. Je réplique que nenni, que j'en ai au moins cinquante paires dans la caisse à oranges qui sert de tiroir dans la salle de bains (Il est vrai que, vu le métier que je pratique, les blanches ne sont plus très blanches et les autres sont auréolées - boues, jus d'herbes...- très difficilement lavables à haute température pour obtenir une propreté impeccable). Elle tient le pari! Je me suis retrouvé dans la salle de bains - un exploit car cette anecdote se passe durant le match de football "Belgique-USA"- en train de comptabiliser mes paires de chaussettes. Trente-six. J'en ai trente-six. Les réserves sont suffisantes: il y a là de quoi soutenir un siège. Il suffit de mettre des pommes dedans pour obtenir des chaussettes aux pommes. Ne dit-on pas aussi d'un café clair que c'est du jus de chaussettes?

Sur ces hautes considérations philosophiques, je m'en vais tailler quelques haies d'aubépines, d'épinevinettes et de faux-acacias. J'irai pieds nus, na! 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Tiens je viens de trouver ça dans le Journal de Gide (en Folio, p.286 pour être exact) . J'ai pensé à vous :<br /> <br /> "J'ai connu quelqu'un que suffisait à plonger dans une mélancolie épaisse la seule pensée de devoir remplacer, bientôt et de temps à autre, la paire de souliers qu'il portait aux pieds ; et de même ses vêtements, son chapeau, son linge, sa cravate. Il ne fallait point voir là de l'avarice, mais bien une sorte de détresse à ne pouvoir s'appuyer sur rien de durable, de définitif, rien d'absolu."
I
Compter les chaussettes pendant un match de football est pourtant une très bonne idée non ?
C
Je vous comprends. Toujours difficile de changer de peau. Et les vêtements usés sont un peu notre vieille peau.
A
C'est fou les hommes, quand ils se mettent à parler chiffon...<br /> <br /> Finalement, je me demande si nous n'en parlons pas moins, nous, les femmes (qui savons faire du BON CAFE.)
T
L'essentiel est de changer de chaussettes.
Au presque quotidien
Publicité
Archives
Publicité