Un peu de rien

Hier, au premier essai de la transmission de la photo de la plus belle sculpture du monde, une manipulation intempestive vous a fait recevoir trois pages de lettres et de signes qui, en principe, n'avaient strictement rien à voir avec la photo! Et bien si! Une photo est composée de milliers de pixels (dictionnaire: La plus petite surface homogène constitutive d'une image enregistrée par un système informatique et pouvant être transmise). Les lettres que vous n'avez pas lues (en entier en tout cas, je l'espère pour vous!) n'étaient que les interprétations ou la traduction des pixels de la photo en écriture normale. Pour tester, j'ai refait la même erreur, exprès, et j'ai eu le même "texte"! Si j'avais le temps, je démonterais ce texte lettre par lettre pour vous annoncer que le "M", par exemple, représente un pixel de couleur brunâtre... mais je sens bien que vous vous en fichez.

J'ai rangé mes armoires à bouffe. Vaste programme. J'y ai trouvé mille choses, bien là dans le fond, certaines périmées depuis 2002 (date sans doute - c'était un jeudi matin - à laquelle j'avais fait l'avant - dernier nettoyage). Si je le fais tous les 12 ans, j'aurai 76 ans lors du prochain. J'aurai alors, sans doute, une aide-ménagère. Bref. Un emballage d'aluminium m'intrigue. Je l'ouvre: du korut (le "t" se prononce.)! C'était en 1987. Nous étions à Swjoujerab ( prononcer Chioujerab), l'un des pâturages d'été du village de Shimshal, tout près de la frontière chinoise. Là paissent les troupeaux de yacks, de chèvres et de moutons. Les gardes des troupeaux sont principalement les femmes du village, les enfants et quelques hommes, au cas où. De la grande vallée Hunza, il faut près de 10 jours de marche pour atteindre cet endroit (situé à 5000 mètres d'altitude). Nous y sommes restés trois jours, à vivre avec eux. Lors de notre départ, ils nous ont offert un cuissot de chèvre et un korut, fromage de femelle de yack: fromage de dri, donc (à ne pas confondre avec la dzo qui, elle, est un croisement de yack et de vache, attention!). "Ca se râpe dans la soupe et ça se garde très longtemps" nous dit-on! Il était dur comme de la pierre. Quelques jours plus tard, nous l'avons testé. Objectivement, c'était infect. Il m'est malheureusement impossible de comparer le goût du korut à quoi que ce soit d'autre sauf, peut-être, à du parmesan de cinquante ans d'âge ayant macéré dans du jus de chaussettes utilisées pendant des mois par un randonneur malpropre puis ayant séché longtemps, enfoui dans des brennes de vaches. Il était là, dans mon armoire, vingt-sept années passées dans du papier alu. Une croûte s'était formée. Epluché, le korut a repris vie et senteur. Rien n'avait changé. Je n'ai pas testé le goût, je l'avoue. Vais-je oser mettre quelques râpures dans une soupe? Rien n'est moins sûr. Ca vaut cher, le vieux korut? Un croûton de korut et zou, encore rut! (pardon, j'ai pas pu m'en empêcher... "Un coup de barre? Un Mars et hop! Ca repart"). 

Comments

[J-C Legros]

Une petite demi-journée de marche (mais crapuleusement fatigante)!

[Michèle P]

Swjoujerab est loin de Shewworth ?