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Ces jours-ci, les mots ne m'ont rien dit ( comme on s'exprime lorsqu'un plat, un film, une sortie ne nous intéresse pas: cela ne me dit rien): j'avais d'autres choses en tête. Peut-être cependant me disaient-ils quelque chose que je n'ai pas entendue? Comment savoir quand on n'écoute pas, quand une autre passion submerge celle des mots? Depuis quelques jours, j'ai troqué mon clavier contre une pioche, une pelle, une palette, des râpes, des limes, des ciseaux à bois. Mon voisin est venu arracher du sol de mon terrain une souche de pommier et me l'a amenée près de ma courette. Déjà sept brouettes de terre ont été enlevées des racines! 

        

Puis il y eut l'épisode dit "du jus de pommes": 400 kgs ramassés, emmenés chez le presseur de fruits. Le résultat est éloquent: 290 litres de jus.

Aujourd'hui, les mots vont reprendre le dessus: ils me manquent. Leur jeu avec mon miroir s'étiolait. Je vais tenter de lui donner les couleurs de l'automne.

Comments

[Michèle F.]

Oh! Mais la souche t'a bien murmuré quelque chant, quelque plainte, quelque grincement, et la presse, elle grogne et gronde, et le jus délicieux qui remplit les bouteilles, il clapote ou gargouille... et tous ces bruits ne t'ont rien dit?

Et puis cette souche, sur la photo d'en-bas, elle a quelque chose d'un "bijou indiscret", qu'on sait fort bavard... Alors aux mots, maintenant....

[almanito]

Quelqu'un que vous connaissez bien dirait qu'il il y a un temps pour l'écriture et un temps pour la nourrir et la faire mûrir. Cette personne a raison, évidemment.