promis
Les cailloux
Lorsque nous passions sur le bord du fleuve /Au temps où l'Amour murmurait pour nous /Sa chanson si frêle encore et si neuve, /Et si douce alors en les soirs si doux /Sans songer à rien, trouvant ça très drôle / De la berge en fleurs où mourait le flot / Comme des gamins au sortir d'école / Nous jetions tous deux des cailloux dans l'eau.
Mais j'ai vite appris le couplet qui pleure / Dans la chanson douce en les soirs si doux / Et connu le trouble angoissant de l'heure / Quand tu ne vins plus à mes rendez-vous / En vain vers ton coeur monta ma prière / Que lui murmurait mon coeur en sanglots /Car ton coeur était dur comme une pierre /Comme les cailloux qu'on jetait à l'eau.
Je suis revenu sur le bord du fleuve /Et la berge en fleurs qui nous vit tous deux /Me voit seul meurtri plié sous l'épreuve /Gravir son chemin de croix douloureux /Et me souvenant des clairs soirs de joie /Où nos cailloux blancs roulaient dans le flot /Je songe que c'est ton coeur que je noie /A chaque caillou que je jette à l'eau. Gaston Couté