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Au presque quotidien
25 décembre 2012

25 décembre

Hier, comme depuis près de soixante ans, nous avons mangé des croquettes de pommes de terre faites main, des cuisses de lapin aux pruneaux et de la pomme aux airelles. Pourquoi de la pomme plutôt que de la poire? J'avais neuf ans. Poussaient le long du mur de la maison de ma tante Germaine des poiriers dont les fruits étaient si tendres et si sucrés qu'il n'était pas besoin d'y mordre: poser ses lèvres et les fermer. La pulpe et le jus s'écoulaient  dans nos gorges d'enfants. Seules les guêpes avides de sucre nous faisaient peur. Nous en mangions des kilos jusqu'au jour où je ressentis de violents tremblements. Je me souviens avoir vu des éléphants dans les nuages. Appelé, le médecin appuya sur mon ventre. Je crevais de mal. D'urgence, on m'envoya à l'hôpital. On décela une appendicite. Il s'avéra, après ouverture, que mon appendice avait éclaté: péritonite (donc drain etc). J'ai bien failli ne jamais écrire, ne jamais grimper, ne jamais aimer. Un ami de mon père vînt m'offrir des "Bob Morane" édités par les éditions Marabout. C'est là, couché dans cette chambre durant dix jours, que j'ai appris à m'extasier de lecture. La famille et les amis qui venaient me visiter m'emmerdaient: je lisais. Depuis, rien que l'odeur d'une poire  provoque des haut-le-coeur, tellement j'avais eu mal. Paradoxalement, j'adore l'idée de la poire: c'est grâce à elle que j'ai pris goût à la lecture.   

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