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Au presque quotidien
2 mai 2013

rions un peu

Les mois de mai et juin sont épouvantables, pour le jardinier. C'est la raison pour laquelle mes mots poussent moins vite que les herbes que je dois tondre. D'autant que cet hiver fut rude et qu'il m'a fallu mettre tout ce qu'il me restait d'énergie pour faire face à l'arrivée abrupte du printemps. Durant un temps, mon blog sera donc empli de petites anecdotes car, rentrant du travail, je n'ai (Je ne prends) même plus le temps de faire semblant de m'intéresser "aux choses du monde", n'en ayant qu'une seul en tête: la mienne, de chose. Mais quand même: il faut continuer à perpétuer le suivi et ne pas risquer de tomber dans l'oubli. Donc. C'était du temps des brouettes en bois (Celles que l'on voit, maintenant, garnies de fleurs, dans certains jardins ridicules). Mon père, duquel j'ai hérité de ma passion pour la terre (père, mère, terre, serre) avait deux ouvriers. La ville de Verviers était reconnue mondialement pour la qualité de son lavage de laine en provenance d'Australie. Je n'ai jamais su pourquoi. Mais des millions de tonnes de laine arrivaient et se nettoyaient là. La qualité de l'eau de la Vesdre, cette rivière coupant la ville en deux, sans doute. Cette ville était riche, très riche, voire très très riche. Mon père et ses ouvriers entretenaient des villas prestigieuses - aujourd'hui, on dirait "des châteaux". Le monde verviétois était fait de petits "de". Machin "de". Untel "de". Comme si je me nommais" JC Legros d'Awan-Aywaille de Belgique d'Europe. Un jour, un très très riche client donne à René - l'un des ouvriers de mon père - deux petites boîtes pleines de ce qu'il dit être des graines, ramenées de Russie où il avait fait des affaires. "Plantez-les donc dans le potager - à l'époque, ces gens avaient leur propre potager: c'était un must -, nous verrons ce qu'il en sortira". René, il faut bien l'admettre, n'était pas un foudre de guerre, au niveau intellectuel. Il fit donc ce que le client lui avait demandé et sema ces petites billes noires. Le "hic", pour le client, c'est que René ramena les boîtes vides chez lui et que, quelques jours plus tard, un de ses voisins, apercevant ces boîtes, lui dit:" Tu as les moyens de te payer du caviar, toi?". René s'est rendu compte de l'embrouille. Il en fit part à mon père qui, un peu plus intelligent, trouva la parade. La semaine suivante, René alla trouver le client lui disant que les graines avaient germé. Etonné, évidemment, lui qui pensait avoir fait une bonne blague! René et mon père avaient planté une centaine de sardines dont seules les têtes émergeaient de la terre. Je ne suis pas sûr que mon père ait osé apposer sur sa facture "quatre boîtes de sardines". Il a perdu le client, bien sûr. J'entretiens, maintenant, le jardin de son petit-fils. De temps à autre, quand le temps s'y prête, nous nous remémorons cet épisode. En nous en rions. Les temps changent.         

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