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Au presque quotidien
8 mai 2013

Content, moi

C'est ce que disait mon fils quand il était tout petit - il a 37 ans maintenant - lorsque je lui offrais quelque plaisir. "Content, moi". Avec son sourire de gosse. Je devrais le dire aujourd'hui, si je savais vraiment ce qui s'est passé. La semaine dernière, j'ai reçu un appel téléphonique de la société qui gère (et facture) mes communications téléphoniques et tout ce qui tourne autour (Internet, tv, fax...): "Nous sommes dans votre région ce mercredi 8 mai et vous proposons de venir installer chez vous un nouveau modem qui vous permettra de (j'ai oublié quoi... un genre de machin à plus haut débit, plus performant, me permettant de (quoi?) ). C'est entièrement gratuit". "Venez donc, répondis-je". Il vînt. Un jeune garçon, très beau, très pro qui, pendant une  heure et quelques mouvements, chipota sous mon bureau, modifia les monstrueux entrelacs de fils  et remit de l'ordre dans tout ce qui me paraissait l'être (puisque tout fonctionnait). "De plus, maintenant, vous avez la wi-fi". Je ne sais pas ce que c'est. "Oui, fils", c'est ce que me disait mon père avec une moue réprobatrice quand je disais ce qu'il lui semblait être une connerie. Donc, j'ai la wi-fi chez moi. Content moi! Je demande au jeune garçon à quoi ça sert. Il me répond, droit dans les yeux, que, dorénavant, je peux prendre mon ordinateur dans mon lit, un étage plus haut ou sur la terrasse, ou sur le perron. Content, moi! Dans mon lit, je lis ou je dors. Sur la terrasse ou sur le perron, je profite du silence de la campagne, du soleil, de la vie insouciante du village. Rien à ficher (ou à foutre) de transporter mon ordinateur ailleurs que dans les 20 mètres carrés de mon bureau. Il est là et restera là. N'empêche! A cause des manipulations de ce jeune homme, je me retrouve avec des fils électriques qui, je le suppose, ne servent plus à rien. Je n'ose pas y toucher (On ne sait jamais). Je lui ai donné 10 euros, pour la peine, en pourboire (étrange, d'ailleurs, que ce mot "pourboire". Dans notre langue wallonne, on dit "dringuelle"mot qui vient du néérlandais " drink geld" qui veut dire "argent pour boire"). Le garçon a refusé un verre de vin mais a accepté le pot-de-vin que je lui offrais. Cinq minutes après son départ, je recevais un mail de la société me demandant si j'avais été content des services de son officiant. Douze pages à remplir (Etait-il à l'heure dite, était-il souriant, était-il efficace....etc). On m'a même dit qu'il s'appelait Grégory. C'est vrai qu'il avait l'air de s'appeler ainsi. Content, moi, d'avoir perdu une journée de travail pour avoir - enfin - quelque chose qui ne me servira à rien. Cependant, même à mon âge, je pense qu'il ne faut pas, d'office, rejeter la modernité. Content, moi. 

     

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Commentaires
G
Si, ça sert! Aux autres. Mettons que tu m'invites à passer deux jours chez toi, que je me pointe avec mon ordinateur portable, mettons encore qu'il me prenne l'envie d'alimenter mon blog sans aller fourrager sur ton clavier, eh bien j'aurai une connexion avec ma bécane grâce à ta wi-fi. C'est l'histoire de deux oiseaux posés sur des fils électriques et qui en regardent un troisième posé, comme ça, sur rien. Les deux premiers se gazouillent : il a la wi-fi. <br /> <br /> Mais, si tu me vois débarquer mon portable sous le bras, peut-être que toi pas content du tout.<br /> <br /> Je ne sais pas ce qui m'a prise ce soir, un petit verre (ou un petit ver) en trop peut-être?
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