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Au presque quotidien
7 mai 2013

Touchant

Mon tout proche voisin est fermier. Nous nous entendons très bien (car ni lui ni moi ne sommes sourds, hihi!). A soixante-sept ans, il a décidé de "remettre" - comme on dit - son entreprise. Cent vingt vaches (et tout ce qui va "avec": ses champs de maïs, de blé et de pailles, ses tracteurs, ses étables..... Tout, quoi). Son successeur est un jeune, qu'évidemment je ne connais pas (encore?). Roland, mon voisin, n'avait aucune autre préoccupation que sa ferme. Il me l'a avoué hier soir: je m'emmerde ferme (!). Il faut savoir que, mise à par la lecture de ce chef d'oeuvre de littérature qu'est "Le sillon belge" - revue réservée aux agriculteurs - Roland n'a pas lu grand-chose. Cinéma, théâtre, musée: il ne sait pas ce que c'est. Nous vivons "en bonne connivence". Il me sait jardinier et un peu intello (puisque j'écris et que des articles à mon propos paraissent parfois dans les gazettes "toutes boîtes" qu'évidemment il reçoit). Pour faire bref: nous avons des relations de bon voisinage. Je m'égare quant au titre "touchant" de ce "presque au quotidien" de ce jour. Roland aime ses vaches. Il les connaît. Il les a nommées. Pour aider son successeur, il a tagué le nom de ses bêtes sur le flanc de celles-ci. J'en connaissais quelques-unes (Rosette, Mirlifontaine, Epuisée) mais pas toutes, évidemment. Aujourd'hui - disons depuis un mois - quand je les vois passer au long du chemin qui borde ma propriété, je vois leur nom (C'est souvent le moment de ma première cigarette, alors que je m'assieds sur un rebord de mon perron, avec ma première tasse de café). Je n'ai pas peur des mots ni de moi-même: je les oublie, ces noms de vaches, aussi vite qu'ils ne passent devant mes yeux. Le successeur de Roland les appelle par leur prénom. Cependant, les vaches sont-elles sensibles à l'intonation de la voix? Je pense plutôt qu'elles sont heureuses (!) d'entrer dans la salle de traite pour alléger leur pis. C'était ma chronique campagnarde. Mes dents et mes ongles incarnés, mes réflexions sur le monde tel qu'il s'en va... ce sera pour un autre jour.   

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Commentaires
U
Bonjour,<br /> <br /> Je viens seulement ce soir d'avoir la curiosité d'ouvrir votre blog et là... Je m'auto-flagelle de ma satanée procrastination ! Vos textes sont de vrais petits bijoux ! Et bien... Je sens que mon emploi du temps devra subir encore quelques retards... Pour le plaisir de vous lire chaque matin en prenant mon café en faisant le tour de mes blogs préférés, l'un des premiers actes de mon quotidien (après pipi et machine à café).<br /> <br /> Merci pour vos billets pleins de tendresse, d'humour et de poésie !
Au presque quotidien
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