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Au presque quotidien
15 mai 2013

Ecrire la mémoire

"Le Chamonix". Un café-restaurant-brasserie situé au sommet des rochers de Freyr (Dinant, Belgique) où se trouvent les plus belles falaises du pays (la plus haute fait 120 mètres). J'y étais tous les week-end, de 1965 à 1990 puis plus sporadiquement lorsque la préparation et la réalisation de mes expéditions dans les Alpes et en Himalaya me prenaient plus de temps. Combien de demi-nuits n'ai-je passées là, à rire, à boire, à raconter, à entendre? "Le Chamonix"? Un lieu mythique où se retrouvaient tous les adeptes de la grimpe, une étape incontournable, un rendez-vous plus que nécessaire: là où il fallait être, avant et après l'escalade. Narrer tout ce qui s'est passé là-bas demanderait des centaines de pages. Raconter tout ce qui s'est passé lorsque nous sortions de cet endroit, la nuit très avancée et nos esprits aussi noirs que la nuit suffirait à remplir les pages d'un épais dictionnaire. J'y retournais de temps en temps, pour prendre le pouls du lieu, rentrer dans ma mémoire, à l'affût des places réservées aux seigneurs des lieux (les meilleurs grimpeurs de Belgique). Que d'images! "Le Chamonix" est parti en fumée, voilà deux nuits. Il n'en reste rien  (tout était fait de bois). Un amas. Un tas. Un amour éclaté. Et même si d'aucuns vont trouver que j'y vais trop dans la grandiloquence, j'ose quand même écrire que ce ne sont pas mes larmes qui éteindront l'incendie qui ravage mon coeur.  

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