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Au presque quotidien
1 juin 2013

or et platine

Or. J'ai déjà écrit l'une ou l'autre page à propos de mon oncle Pierre - le frère de ma maman, décédé depuis une dizaine d'années. Mineur dans la région de Liège, il suivait en même temps des cours de mécanicien-dentiste (aujourd'hui, on écrit "prothésiste dentaire"). Après avoir abandonné son métier de "gueule noire", il avait ouvert un cabinet dans un des quartiers les plus populeux - donc le plus pauvre - de la ville de Verviers. Il y a "fait son beurre" comme on dit, car il travaillait à l'écart de toute mutuelle et faisait payer ses clients "au noir". Son atelier était pire qu'une auge à cochons: il ne nettoyait jamais. Peu à peu, il a pris confiance (!) et s'est installé "dentiste" sans aucune qualification: il soignait les caries, extrayait des dents, prenait des empreintes des prothèses, les réalisait, les fixait, en toute illégalité. Il avait à sa solde (!) un dentiste sans clientèle qui signait - contre rémunération - les papiers nécessaires à la fourniture de seringues et des produits d'endormissement. Il avait aussi des contacts avec tous les fossoyeurs de la région. Ceux-ci récoltaient les dents en or des cadavres qu'ils enterraient et les lui revendaient. Mon oncle en faisait des nouvelles. C'était un artiste, en son genre. Il prêtait aussi de l'argent aux plus misérables ( Je te prête 5 euros aujourd'hui, tu m'en rendras 6 demain). Ce qui veut dire 20% d'intérêt par jour.... Je l'aimais bien: il m'a appris à conduire une de ses grosses automobiles. Et il riait. Ceci dit, je ne connaissais rien de ses magouilles. C'était mon tonton et j'avais 17 ou 18 ans. Platine. C'était à la même époque. Mon père entretenait le jardin de madame Z., une richissime verviétoise qui, commençant à boîter, avait décidé de s'octroyer une hanche nouvelle. A l'époque, pas question de produits synthétiques puisqu'ils n'existaient pas. Ce devait être du dur, du solide, de l'inoxydable... Du platine, quoi! Ce qui fut fait. 300 grammes de platine! Madame Z. mourut quelques années plus tard et fut inhumée dans le caveau de famille, au cimetière d'Ensival, près de Verviers. Lors de l'inhumation de son mari, prévue aux côtés de son épouse, on se rendît compte que le cercueil de Madame avait été ouvert et que sa hanche avait été extraite (!) de sa dépouille. Les Legros - ma famille donc - étaient au courant de cette opération et se rendaient, chaque année, le jour de la Toussaint, dans le caveau des Z., pour y déposer gerbes et chrysanthèmes. Nous possédions la clé qui ouvrait le caveau. Nous fûmes donc soupçonnés de vol et de dégradation de cadavre (sic) d'autant que le tonton dont je parlais là, plus haut, venait d'être intercepté par la justice pour "exercice illégal de la dentisterie et détention (re-sic)  d'objets funéraires (les dents en or)". Nous fûmes relaxés, après bien des semaines de procès...car les membres de la famille Z. avaient une totale confiance en nous. Ils avaient raison. De plus, à cette époque, je devais avoir quinze ans... et ne connaissais pas la valeur de cette hanche. En serait-il autrement aujourd'hui? Allez, je vais dire "non"... mais il me semble que j'hésiterais si l'occasion se présentait. Je rigole!!!!     

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