Là, alors là

Mon frère a fait très fort. Sous le prétexte d'une chanson que nous devions absolument interpréter ensemble (Melody Nelson, de Gainsbourg, lui à la contrebasse et moi au chant), il est parvenu à m'entraîner à l'anniversaire de mon ex-belle-soeur, contrairement à ce que j'écrivais hier. Non didju, crevé biquette, comme on dit chez nous! Y avait du monde et du soleil. Du vin et, comme c'était une auberge espagnole ( chacun amenait de quoi nourrir tout le monde), un barbecue avec les sempiternelles saucisses (campagnardes, natures, bios) et quelques morceaux de spare ribs; des immenses plats de taboulé; des salades de riz (poivrons, tomates, laitues); les inégalables cure-dents avec olive, cube de fromage et salami; les incomparables pruneaux enrobés d'une tranche de lard petit-déjeuner; une salade de jets de soja. Le bonheur, quoi! Les mêmes amis, des têtes plus vues depuis longtemps. D'autres vues la veille ou l'avant-veille. Et ces questions: "Tiens, untel n'est pas là? Unetelle ne s'est pas dérangée?". Les discours. Je préfère ne pas en parler. Qu'ils émanent du fiston, des neveux et nièces, des amies et amis, tous les discours ont fait l'apologie de Liliane. Dimanche après-midi, elle était Sainte Liliane. Quant à moi, je me souviens d'une chose que m'avait révélée mon frère, son mari donc, décédé voilà 20 ans: un soir que nous faisions l'amour, elle était sur moi, j'avais les yeux fermés, tout à mon "travail". J'ai ouvert les yeux. Elle enlevait les brins d'herbe qui s'étaient éparpillés sur le drap de lit. Bon anniversaire 

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[Gudule]

Gardons les yeux fermés pour préserver le rêve.....