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Au presque quotidien
1 septembre 2013

vroum-vroum

Ma passion pour la montagne m'a déjà offert l'occasion de me trouver face à des situations qui, si elles n'avaient pas trouvé une heureuse issue, m'auraient vite fait rejoindre l'envers des semelles ou le domaine des taupes. Je m'en suis sorti. Grâce à quoi, grâce à qui? Je laisse le soin aux philosophes de tout poil de répondre à cette question. Si j'écris "je suis le philosophe de tous les poils et que c'est grâce à moi" on va encore me suspecter d'avoir un gros cou. Je laisse donc le doute s'insinuer. L'anecdote que je raconte ci-dessous s'est passée hier. Le frère de l'ex-femme de mon frère fut, par trois fois, champion (du monde, si si) des épreuves d'endurance "vitesse-moto". Il a gagné les 24 hrs de là, les 12 hrs d'ailleurs, les 8 heures de, bref: il était très fort. Je ne l'avais plus vu depuis le décès de mon frère, voilà une vingtaine d'années. Hier, j'entends quelque chose qui pétarade dans la cour, devant ma maison. Robocop. Salut, Jean-Claude! Je ne reconnais pas ce personnage. Richard. Tu ne me remets pas? Ben non, pardon! Le frère de L., l'ex-femme de ton frère. Ah! Richard, comment vas-tu, depuis le temps! Ben ça va. Ecoute, je passais dans le coin avec ma nouvelle moto. Tu sais, je suis pilote d'essai chez Machin et je teste des engins pour la route. Ca te dit de faire un tour avec moi? J'hésite, mais j'accepte, connaissant sa dextérité et son professionnalisme. Faut dire qu'autour de chez moi, ce sont des routes assez sinueuses. Il me propose un casque. Pour éviter quoi que ce soit, on ne sait jamais, j'enfile la combinaison que j'utilise lorsque j'escalade les cascades de glace - il faisait chaud, cependant: au moins 27 degrés, à l'extérieur. J'ai vite compris. Dès qu'il a tourné la poignée des gaz de sa fusée (Heureusement, il m'avait prévenu:accroche-toi bien), je me suis senti projeté à vingt mètres de lui. Heureusement (une fois de plus), j'ai de bons bras et il a les côtes solides. J'ai tenu bon. Une fois sur la grand-route, il a, comme il dit, "ouvert". Si j'avais eu les cheveux comme ceux que j'avais lorsque j'étais jeune, j'aurais été décoiffé, malgré le casque. Dans la grande ligne droite qui va de mon village au suivant, il est monté, en moins de dix secondes à - même si je suis un Legros, là, je ne mens pas- 270 kms/h. Il a eu le culot, à cette vitesse, de se retourner vers moi et de me dire quelque chose que je n'ai pas compris tant mes oreilles flageollaient. Nous avons fait une dizaine de kilomètres puis nous sommes rentrés. Je préfère les montagnes et le risque que j'y prends. A dix kilomètres de moto, à cette vitesse là, je préfère trois mille kilomètres de tondeuses. Ca, je le jure. Jamais plus. Richard est sympa...mais moi, devenir un saint, pas!         

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Commentaires
A
Il y a parfois de ces coïncidences, j'me comprends, vous comprendrez....
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