Marrant

Ce matin, 24 février donc, dans la boîte où le facteur dépose le courrier qui m'est destiné, je reçois une invitation au vernissage d'une exposition d'artistes qui se tient dans un célèbre centre culturel de Liège. Le vernissage avait lieu le 30 janvier. Aurais-je reçu cette invitation à temps que je ne m'y serai pas rendu: je vomis ces réunions (zakouskis, vin blanc mousseux, falbalas et fariboles, entregent - en espérant entre-jambes (on ne sait jamais!) - lieux communs (quel plaisir de vous voir ici, quelle surprise, cela fait longtemps). Vide et fatuité. Ce qui m'a interpellé, dans le folder qui présentait cette réunion (un A5 plié en deux), c'est la photo (en noir et blanc) de, disons, la couverture. Juré: c'est moi, il y a quelques années. Intrigué, je regarde de plus près et vais même jusqu'à monter à la salle de bain pour confronter les deux images: celle du folder et celle que je vois dans le miroir. Un seul détail me frappe: le menton n'est pas le même. J'ai donc un sosie, à ce menton près. Je ne sais comment il s'appelle ni qui il est. Je vais me renseigner. Dans le même style, deux anecdotes. La première date d'une trentaine d'années. Je me rends à un concert de Gérard Delahaye (un chanteur breton) donné dans un cabaret de Spa. Je suis trop tôt et aide donc tout le monde à monter la sono et les éclairages. Arrive Gérard et, quand nous nous trouvons par hasard face à face, il me dit:"nous nous sommes déjà vus quelque part". Je lui réponds: "oui, sans doute, dans le miroir, chaque matin", tant physiquement, nous nous ressemblions. La deuxième (car il pourrait y en avoir une troisième) se passe au Pakistan. Je me fais accoster dans la rue par un groupe de jeunes qui me demandent des autographes. Je ne comprends par pourquoi. "Quoi, vous n'êtes pas "Machin Truc Muche, le célèbre joueur de hockey?". Ben non! Ils sont partis, dépités... Non sans m'avoir pris en photo, en polaroïd (oui, ça existait) et avoir signé, de mon nom. Je suppose qu'ils les vendront aux enchères...

Pour terminer sur une note très gaie, je viens d'apprendre qu'outre l'inhumation et la crémation, il existait d'autres formes - moins polluantes - pour faire disparaître le corps des personnes décédées: 1) l'aquamassion: en bref, on fait bouillir le corps pendant quelques heures. Le résultat est séché. 2) La promession: on plonge le corps dans de l'azote liquide ( moins 196°C) . Il devient friable. Sur une table vibrante, on l'effrite. 3) la résomation: on plonge le corps dans un solution alcaline puis on le met sous pression et on le chauffe à 160 degrés. On obtient de la poudre blanche.

Je donne bien du plaisir au vent!

Comments

[J-C Legros]

je crois que le sosie n'existe qu'à partir de l'image que l'on a de soi-même....

[tardlesoir]

Avec cette nuance qu'on ne se voit jamais comme les autres nous voient et que cette histoire de sosie ne marche pas forcément pour eux. Surtout avec un menton en moins. Enfin, si tu rencontres mon sosie, fais-le moi savoir que je lui raconte la fin de l'histoire.

Marrant. Pas tout à fait jusqu'au bout.