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Au presque quotidien
20 juin 2014

Orientation

Nous quittons Adélaïde en direction d'Alice Spring. Nous décidons d'emprunter la piste empierrée plutôt que la route macadamisée. Un bar, un minable hôtel, une pompe à essence et un atelier de réparation de pneus crevés tous les 400 kilomètres. On nous avait prévenus:" si vous voyez quelqu'un en panne, surtout ne vous arrêtez pas: faites signe que vous préviendrez à la prochaine halte, cette piste n'est pas sûre". Bon, admettons. Nous n'avons rencontré personne, croisé peut-être trois véhicules sur près de 1500 kms. La piste est rectiligne (peut-être trois virages à droite et deux à gauche). Autour, le bush, à perte de vue: aucune variation de paysage. Le soleil tape dur. Au loin, nous devinons un amas d'oiseaux charognards en train de s'acharner sur ce que nous soupçonnons être le cadavre d'un kangourou. Je ralentis, m'approchant d'eux sans faire trop de bruit. La piste est large. Je dis à ma compagne: "Reste ici, je vais les contourner puis rouler vers eux, les faire s'envoler: tu prendras la photo, ce devrait être chouette". Ainsi faisons-nous. Les gypaètes s'envolent... mais la photo n'est pas bonne: le soleil était de face. Je reviens vers Evelyne tandis que les oiseaux se ré-agglutinent sur la carcasse. Je la dépose plus loin, puis reviens de l'autre côté et recommence le manège deux-trois fois afin d'avoir la bonne lumière, le bon envol (etc...): les photographes comprendront qu'il est nécessaire de faire sortir l'oiseau plus d'une fois. Cela fait, nous remontons dans la voiture... tous ces tours de piste nous ont fait perdre le sens de l'orientation: devons-nous aller par là ou par ici? Rien ne nous permet de nous repérer: tout est uniforme et plat. Il nous reste assez de carburant pour rouler 150 kms. Nous ne pouvons pas nous tromper de sens. Nous réfléchissons. Une douleur sur l'avant-bras gauche me donne la solution: un coup de soleil. Râ devait donc se trouver sur notre gauche (J'avais roulé la fenêtre ouverte, sans m'être oint d'huile). C'était le bon choix: cent cinquante kilomètres plus loin, nous étions attablés dans ce bar extraordinaire de William Creek dont le plafond est fleuri de centaines de soutiens-gorge et de petites culottes (on imagine le genre de soirées!!).

www.youtube.com/watch?v=Nm2Te7fZbUc     

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Commentaires
J
Héhé! Le film, tiré d'un torchon de Musso, s'intitule aussi "Que serais-je sans toi". Deuxième erreur. Donc deuxième lien. Et les droits d'auteur, là-dedans?
J
J m'suis gouré, ayant confondu "que Ferais-je sans toi" avec la chanson de Ferrat (texte d'Aragon): "que Serais-je sans toi". Mille pardons!
A
Dans le film non plus!
J
Mais personne ne vînt à ma rencontre....
A
Un petit air de Bagdad Café, ce récit.. je demanderais bien la suite des aventures sur cette route inquiétante.<br /> <br /> Jacques Debronkart, je découvre un poète et un excellent chanteur.<br /> <br /> Merci Jicé, merci à la dame qui a mis le lien direct!
Au presque quotidien
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