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Au presque quotidien
30 novembre 2014

mains

Il avait des mains pareilles à la boulange, son métier de pétrisseur. Elles me fascinaient. Lui aussi, vieil homme attablé

chaque jour au café "Les blés d'or". Il nous attendait, heureux de voir ces jeunes pleins d'allant et d'entrain. Il se

rangeait à nos côtés, partageant nos bières et nos sandwiches. Nous parlions de sa vie et de la nôtre. Souvent, il

regardait mes mains. "De vrais battoirs à farine" disait-il.

Pour me remercier d'un livre offert, il m'avait proposé de réaliser une petite sculpture sur bois, me demandant le thème

qu'il devait aborder pour me faire plaisir. "La montagne et l'écriture", évidemment. La semaine suivante, il m'apporta

ceci, me disant: "pour moi, la montagne, c'est l'image des mains amputées de Maurice Herzog après sa conquête de

l'Annapurna (conquête remise en question depuis quelques années. Note de moi-même.) L'écriture, c'est ce qui est en

toi." Ainsi vivait Jean Péters, boulanger à la retraite, sculpteur de saintes et de saints. Je suis heureux d'être le seul à

posséder une oeuvre impie.

 

Main coupée

 

 

 

 

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Commentaires
M
Il s'appelait Jean Pleyers ... un vieux fou merveilleux ..
C
Il y a des mains habitées, qui ont leur vie propre et agissent comme bon leur semble.<br /> <br /> Ce sont les mains parfois qui forcent à penser (un peu hein, comme on peut je veux dire), alors on les suit, elles qui courent devant nous sans savoir ce qu'on fait ni si on est là.
M
Touchante attention et curieux choix. Main qui n'est pas tout à fait "La main coupée", qui peut faire encore bien des choses (donner un coup, battre et abattre), mais ne pourra plus ni écrire, ni grimper, ni caresser. Sympa, ce vieil homme qui aimait les jeunes!
Au presque quotidien
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