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Au presque quotidien
11 janvier 2015

elle est revenue

Il me semble que j'avais 7 ou 8 ans. Presque chaque soir, je craignais de monter me coucher: le cauchemar arrivait

systématiquement. Le seuil de la maison, la route, une haie verte, pas trop haute, deux mètres de prairie plate puis un

talus, assez raide, boueux. Au sommet de celui-ci, une jeune fille attachée à un poteau. Vers elle se dirigeait un

hippopotame, agressif, menaçant. Il approchait. Je m'élançais au secours de la demoiselle. Mais je glissais, je glissais

sur la boue du talus. Il m'était impossible d'avancer....et l'hippopotame ouvrait sa gueule, trompettait, remuait la tête,

comme s'il se secouait. La fille ne disait mot, ne cherchait pas à se délier. Et je mettais toutes mes forces dans l'escalade

de ce talus. Je retombais toujours. J'étais couvert de boue. Je ne pouvais rien faire. Je m'éveillais alors, en sueur et en

pleurs. Ce qui enclenchait ce cauchemar, c'était une musique, lancinante, très sourde. J'avais peur d'en entendre les

premières premières notes. Elle ressemblait aux airs de deux extraits musicaux du film "Eyes wide shut" de Stanley

Kubrick: Musica Ricercata II (Mesto, rigido e cerimoniale) de György Ligeti et Masked ball de Jocelyn Pook.

C'était envoûtant.

Puis tout cela a disparu. Parfois, quand cela se met, je raconte ce rêve... mais je ne le fais plus. Sauf qu' hier, après

cinq journées passées à entendre, voir et parler; après cinq journées à me dire, à me regarder; après cinq journées

aussi tristes que chaplinesques, la musique est revenue, doucement, presque sur la pointe des portées. Et j'ai revu

la jeune fille et l'hippopotame et j'ai à nouveau ressenti ma rage de ne pouvoir rien faire pour la sauver.

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Et certains prétendent que les rêves ne veulent rien dire. Leur interprétation, c'est autre chose mais ce qu'on peut dire, c'est que les images qui se forment pendant notre sommeil ne viennent pas de nulle part, elles s'élaborent en nous.
Au presque quotidien
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