Je lis souvent plusieurs bouquins à la fois.

Je lis souvent plusieurs bouquins à la fois. J'aime que ma cervelle s'adapte à différents styles, presque automatiquement. De la même manière, j'écris - pour l'instant - trois bouquins à la fois. Il en est un qui me donne du fil à retordre car je ne sais où il me mène. J'aime bien me laisser entraîner par les mots qui surgissent de je ne sais trop où. Alpiniste, je lis l'autobiographie de Jean Bourgeois, une légende de l'alpinisme belge: "En quête de plus grand" paru le mois dernier aux éditions Névatica. Aimant la philosophie, je plonge aussi dans deux bouquins de Clément Rosset, parus aux Editions de Minuit: " L'invisible" et " Récit d'un noyé". Evidemment, Eric Chevillard, chez Minuit aussi: "L'auteur et moi". Je me régale de ces lectures simultanées... un peu comme un menu que je choisis au fur et à mesure de sa dégustation. Un peu de ceci, un peu de cela... une fourchette de patates puis un peu de viande saucée et les légumes qui, tous ensemble, forment un fabuleux empire des goûts. "L'éclectisme, me disait mon professeur de philosophie à l'université de Liège, est la pire des choses. Il faut choisir et ne plus se départir de la route que l'on a décidé de suivre, sans quoi on sombre dans le chaos du bouillonement des pensées ". Je ne l'ai pas suivi et ai été recalé. Faut dire que ce professeur, Marcel De Corte, était un fervent admirateur d'un certain Adolf Hitler, dont il avait serré chaleureusement la main lorsque cet homme était arrivé à Liège. Brr. Quand je pense que des centaines d'étudiants ont entendu les cours de ce bonhomme! Pire encore: comment une université d'état a pu accepter le contenu des cours de ce bonhomme immonde? Près de quarante années plus tard, je continue à m'interroger. Cela ne m'empêche pas de dormir, relativement sereinement.  

Comments

[josephorban]

j'aurais dû écrire l'Allah Mater...

[josephorban]

Ah, mon cher Jean-Claude, ce De Corte, il a même toujours un buste le représentant dans l'alla mater!!! Tu oublies de dire aussi qu'il avait aidé Salazar à rédiger la constitution portugaise...

[Sidonie]

Et bien moi, je vais lire Hunza parallèlement au Maréchal absolu. Vous connaissez Hunza? Je ne l'ai choisi que sur un extrait mais j'ai tout de suite apprécié le mot précis, la phrase incisive, l'absence de sentimentalité qui, étrangement, déclenche l'émotion. Au contraire, le Maréchal absolu est un foisonnement, un délire verbal qui englobe tous les dictateurs connus et à venir (on n'est jamais à l'abri), y compris un certain Hitler.

Ah! Oui, ces profs! Un professeur de français de mon fils, en quatre mois, n'avait fait étudier qu'une seule poésie. Mon fils, alors en classe de 5ème, se rendit au bureau avec son copain pour demander timidement si, des poésies, on ne pourrait pas en étudier un peu plus. Réponse : qu'est-ce que c'est que ces bébés qui veulent apprendre du par coeur! Rideau sur la poésie!

Des profs, il en est de meilleurs tout de même...