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Au presque quotidien
24 janvier 2013

pompon

Hier, une fois n'est pas coutume, j'étais un peu "sur l'air" - ce qui veut dire que je flottais sur un nuage ou que j'étais un peu dans les "vaps". Bref, j'étais bourré comme des ordures dans des sacs-poubelle. Je rentrais d'une réunion avec une vingtaine de jardiniers après laquelle je devais me rendre chez un client qui me devait des sous depuis le mois de juillet 2012. Malgré son "Mais vous sentez l'alcool, Monsieur Legros", il m'offre un whisky Chivas, 18 ans d'âge. Impossible de refuser car l'épaisseur de mon portefeuille m'interdit d'acheter ce genre de boisson. D'abord, parce que je préfère le vin. Je ne me mets pas, malgré tout, à l'abri des toutes les bonnes choses. Ce bonhomme a 75 ans. Je l'aime bien même si je sais que, deux fois par an, je vais passer une heure ou deux à parler de son jardin et de la vie. Il n'a pas les mêmes convictions politiques que les miennes, évidemment. Il golfe, est raciste, roule dans la Mercédes dernier cri et son jardin doit être impeccable (etc). Anecdote: cela fait trente-cinq années que je pousse ma tondeuse et use de mon sécateur chez eux. Durant vingt ans, j'étais "leur" jardinier et rien d'autre. Est arrivée cette double page dans le quotidien local: J-C Legros, vainqueur de l'Himalaya (bon, il est vrai que nous avions réussi d'atteindre un beau sommet...mais quand même! Ce titre était un peu (!) grandiloquent et surtout faux: nous n'étions pas dans l'Himalaya mais dans le Karakorum). Je ne vais pas commencer un cours de géographie! Bref, pour ce client, je suis devenu quelqu'un d'autre qu'un simple pousseur de tondeuse surtout que - pour sa femme essentiellement - j'étais UN ECRIVAIN (puisque dans l'article qui m'était consacré, il était fait mention de l'ouvrage que j'avais pondu qui relatait, au jour le jour, ce qui s'était passé là-bas). Depuis ce temps, ils m'invitent à boire un verre avec eux, lorsque vient le temps du règlement de leur dette à mon égard. Hier, après les salutations polies que le protocole exige, après que le verre fut servi, après que nous ayons parlé des diverses modifications à apporter à leur jardin au printemps prochain, ils ne peuvent s'empêcher de me poser la question qui - je le sentais - leur brûlait les lèvres: Pourquoi avez-vous bu avant de venir ici?  J'ai été d'une franchise extrême. Je pense même les avoir emmerdés, car, en fait, ils n'en avaient rien à foutre. Je ne vais pas vous faire ici le discours que j'ai tenu pendant au moins une demi-heure. Cela ne servirait à rien sinon alimenter la connerie administrative de ces grosses sociétes pour lesquelles je travaille. Que vous sachiez simplement qu'auparavant, je travaillais en régie (facture: autant d'heures là, autant d'heures  là-bas). Voilà 12 ans est arrivée une obligation de "remise de prix" pour trois années consécutives (il faut préciser que ces remises de prix tournent autour de 50.000 euros/an). Depuis cette année, 2013, je dois remplir un dossier - auquel je ne comprends rien car il faut être ingénieur informaticien - pour, tenez-vous bien- être susceptible d'être repris dans les entreprises qui pourraient, éventuellement, répondre à l'appel d'offre du marché (dont je m'occupe depuis près de quarante ans). Le dossier, sans rire, fait 170 pages. A peine si je ne dois pas donner ma pointure et la dimension de ma lunette de WC divisée par le diamètre de mes fesses. Allez, nous sommes là pour faire des économies, non? Demain, je promets, je serai plus souriant... mais quand même!!!     

   

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Commentaires
L
Je crois de plus en plus que ce n'est pas moi le vrai bougon car refuser du travail à une armée de fonctionnaires ce n'est pas seulement faire de l'incivisme ce serait presque aller contre la bonne pensée. Alors , à partir de là, tout est possible!
G
C'est bien ça, la complexité de la vie (je ne parle pas des aberrations professionnelles) : il nous arrive à tous d'avoir des conversations conviviales avec des gens qui pensent à l'opposé de nos convictions.... La démocratie? On ne peut pas toujours faire la guerre....
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