raser grossesse

21 août 2013

Naissance.La boulangère de mon village vient d'accoucher. Un petit garçon de 1,450 kg. C'est peu...surtout après 11 mois (onze) de grossesse. La boulangère de mon village aimait tant les gâteaux fabriqués par son bel homme de mari (surtout ceux à la crème fraîche) et les babas au rhum qu'elle était devenue plus qu'obèse (Je vous laisse le soin de faire tous les jeux de mots possibles avec "baba, homme, obèse"). Elle était rigolote, toujours souriante, bonne vivante. Sa grossesse se fondait (!) dans son embonpoint. Son médecin (Elle ne consultait jamais un spécialiste), un homme de la campagne âgé de près de 75 ans, la rassura, après 9 mois: Il faut laisser faire la nature. Il la rassura encore, après 10 mois: Ne vous tracassez pas: il (ou elle) viendra quand il (ou elle) le souhaitera. Après 11 mois, elle se décida (enfin!) à consulter un gynécologue qui, dare-dare, l'envoya dans une maternité où on pratiqua une césarienne. L'enfant, lui dit-on, voulait sortir à temps et heure...mais la couche de graisse était telle qu'il (ou elle) n'avait pas la force d'ouvrir le passage...et elle, la boulangère, ne sentait aucune contraction. Pendant deux mois, le gamin puisqu'en fin de compte, s'en était un, s'est épuisé, en tentant de rejoindre notre monde. Il est, évidemment, malingre. Et sans doute, ont dit les médecins, dans sa tête aussi. Rats. Les normes d'attribution de label "haute qualité du lait" étant devenues tellement pointues que mon voisin fermier, devant l'ampleur des travaux à réaliser dans une de ses étables afin qu'elle corresponde aux dites normes, décida de la mettre en vente. Deux années de travaux furent nécessaires pour construire six appartements de luxe (Je vois maintenant, à cinquante mètres de chez moi, des bagnoles de haute valeur garées devant ce qui fut une étable pleine de vaches... à mon avis, les gens qui y habitent dorénavant ne valent pas plus que les vaches...l'un d'entre eux, par exemple, a porté plainte contre moi car je déposais tous les déchets de jardins (ramassés chez mes clients) dans le fond de mon terrain et que cela risquait de polluer les nappes phréatiques...J'ai gagné le procès car il ne s'agissait que de déchets verts). J'en reviens aux rats, qui, bien entendu, habitaient cette ancienne étable. Ils ont dû la quitter et trouver refuge ailleurs. Où était cet ailleurs, pour eux? Dans le voisinage, évidemment. Donc aussi chez moi. Ils entraient, faisaient comme chez eux, de la cave au grenier. Ils ne m'ennuyaient que la nuit, quand ils grignotaient mes murs afin de forer des passages d'une pièce à l'autre (alors que toutes mes portes sont ouvertes, les cons!). Je vivais en bonne complicité avec eux. Ils ne me gênaient pas - il faut dire que, pendant des années, mon fiston, alors étudiant en psychologie, ému par le sort réservé à un rat blanc de laboratoire, l'avait subtilisé et accueilli chez nous. Il était beau, nous aimait et nous l'aimions. Bref, il était apprivoisé. Raison pour laquelle les rats, même gris de l'étable susdite, ne m'impressionnaient guère. Jusqu'au jour où j'ai dû démonter toute ma cuisine IKEA parce que ces bestioles avaient bouffé tous les fils électriques et que, à cause d'eux, ma baraque a failli flamber. Je les ai exterminés, de la façon la plus sauvage qui soit. Y a plus de rats chez moi: vous pouvez venir dormir tranquille. Dans mon village, il y avait une boucherie, une boulangerie, une épicerie, une coiffeuse, une quincaillerie, un abattoir, un garage, un plombier, un chauffagiste, une friterie (petite restauration), un bar, un jardinier, un châtelain, une église (messe tous les jours, à 7 h30). Ne restent que le jardinier, l'église (messe tous les deuxièmes samedi du mois à 18h30), la boulangerie. Le garage est devenu un marchand de cycles. Ah! Madame, les temps ont bien changé.

Posté par J-C Legros à 12:16 - Commentaires […] - Permalien [#]

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