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Au presque quotidien
3 novembre 2014

Poncifs

"Tout le monde peut se tromper; l'erreur est humaine; ça n'arrive pas qu'aux autres; il n'y a que ceux qui travaillent qui risquent de faire des bêtises; tel père tel fils et j'en passe..."

Les consignes (données par téléphone) concernant la taille de ce volumineux houx étaient claires: " Vous le taillez à hauteur de la haie contre laquelle il est adossé et vous en faites une jolie (!) boule. Je ne serai  pas là mais vous avez compris". Je réponds: "Faites quand même une marque à l'endroit de la coupe". A noter que j'ai souri car le bonhomme s'appelle Mr. Marcou!!! L'affaire fait six mètres de haut, le diamètre aussi... et la haie de troènes est haute de trois mètres. Je me rends là ce matin, presque sous la pluie. Pas de marque au houx mais bon: la haie est un repère assez sûr. Tronçonneuse, escabelle: 30 secondes suffisent. Le voilà raboté diablement. J'empoigne le taille-haie et tente consciencieusement de donner à l'exubérance de ce semi-arbre la forme d'une lampe chinoise. J'avance, je recule, jauge, redonne un petit coup là et/ou ici, peaufine, affine et ne suis pas mécontent de mon travail. Ne me reste plus qu'à emplir la camionnette des déchets jonchant la pelouse lorsqu'arrive Mr.Marcou qui, bien que presque chauve, s'arrache quelques cheveux: "Mais qu'est-ce que vous avez fait là? Je vous avais dit de couper les branches du bas jusqu'à la hauteur de la haie et faire une jolie (!) boule de la tête". Il était effondré... et moi, un peu désolé (en fait, je m'en fous complètement mais je devais, psychologiquement parlant, m'apitoyer, compatir). Bref, après les jérémiades, nous avons conclu que dorénavant aucune indication ne serait donnée par téléphone. Il a admis que sa demande était mal formulée, qu'il y avait eu maldonne, incompréhension. Nous nous sommes serrés la main... et je lui ai fait un prix d'ami...

Cette histoire en fait ressurgir une autre, qui date du temps où nous travaillions pour notre père, mes frères et moi. Ce jour-matin-là, Bernard est envoyé chez Mme M. afin de tailler une haie de thuyas facile à faire: "Cela fait deux mois qu'elle attend. Elle téléphone tous les deux jours. Tu en as pour trois-quatre heures tout au plus". Travail terminé, Bernard revient: "Il n'y avait personne mais tu peux envoyer ta note: 3h30 et une remorque de déchets". La dame reçoit sa facture et téléphone aussitôt: elle ne comprend pas car la haie n'est pas taillée. Père se rend sur place et remarque que, effectivement, la haie n'est pas taillée. Par contre, la continuité de celle-ci, appartenant au voisin direct, était impeccable... voisin qui, bien sûr, n'a pas voulu payer car il n'avait rien demandé. Poncif.  

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Commentaires
C
Ce serait bien de venir chez moi, j'ai justement un laurier de six mètres qui tend le cou chez les voisins, et je veux bien qu'on lui fasse la coupe qui a déplu à monsieur Marcou !<br /> <br /> Blague à part, je trouve que ces petites erreurs sont aussi les bonnes surprises de la vie, et nous rappellent que l'imprévu est et doit rester roi.
C
Celui que je préfère :" ce sont les meilleurs qui s'en vont les premiers".
M
Où as-tu pris que les mots permettaient de s'entendre?
Au presque quotidien
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