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Au presque quotidien
4 novembre 2014

Doute

Doute, prends-moi, emporte-moi. Je vis à l'abri de ce que je ne veux pas. J'assiste aux conférences sur la décroissance. Je fais miennes les thèses du bonheur pour tous, du "sus à la famine, à la misère (etc)". Et pourtant: " ... quichottisme le projet écologiste qui, fils naturel du projet souverainiste, imagine que les pays industriels gavés, repus, rassasiés, pourraient sauver la planète en optant pour la décroissance pendant qu'une multitude de pays sur la planète cent fois plus dévoreurs de nature n'aspirent qu'à  connaître l'état de béatitude des repus, des gavés, des rassasiés que nous fûmes... Les civilisations sont mortelles, elles durent le temps d'une vie éphémère au regard de l'éternité des astres. Notre civilisation disparaît, elle coule comme le Titanic, car elle a fait son temps. Quichottisme, donc, toute politique qui croit qu'on peut changer le cours vital des choses: une même force parcourt les lichens et les civilisations, cette énergie s'épuise, elle n'est pas en quantité infinie dans un même lieu, elle se déplace, bouge. Sumer, Assur, Babylone, Alexandrie, Athènes, Rome, Paris,c'est fini; l'histoire se dit ailleurs - quichottisme de ne pas le voir et de faire comme si l'on pouvait faire remonter les fleuves vers leur source. Seul est possible le comportement libertaire dans la configuration du naufrage qui s'avère la nôtre. Sancho (Pança) le montre en acte dans son art de gouverner un archipel, puis dans sa sagesse à quitter le pouvoir sur le monde pour se soucier désormais du pouvoir sur lui-même". Michel Onfray, Le réel n'a pas eu lieu (Le principe de Don Quichotte), Ed. Autrement, p. 87.

Doute donc et doute encore. La seule certitude? Le moustique qui m'emmerde chaque nuit, quui me fait attendre le chant matinal du coq voisin.

 

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Commentaires
C
Il n'est pas méchant Onfray, c'est un brave garçon qui aimerait faire son trou parmi les "penseurs". Il est l'homme des raccourcis qui tournent en rond, et, en deux secondes quatre, envoie à la poubelle des philosophes trop complexe pour son idéologique esprit, mais il est gentil Onfray, et puis il a fait sa petite université populaire, ce qui n'est pas si mal (à Caen je crois). Là ça va je trouve pour le reste...
M
Désolée. Michel Onfray enfonce des portes ouvertes. Et c'est tellement facile de baisser le rideau ensuite. Après son ouvrage sur Camus, d'une lourdeur, répétitif, et par là illisible, je n'ai pas envie de tenter d'autres expériences. Il a sévi tout l'été sur France Culture. Avec sa fameuse contre-philosophie. Qui est devenue à ce point systématique qu'on se demande pourquoi tous les autres se seraient trompés avant Michel Onfray et pourquoi il serait le seul à rouvrir pour nous la vraie voie de la philosophie. Sa prolixité éditoriale me fait venir des doutes sur la véritable profondeur de ses ouvrages.
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